Que les élites spirituelles ouvrent leur bouche et évangélisent. Véronique 03/07/2015 - "Homme de loi, devient un homme de foi" Jésus 24/06/2018 (Ne tenez compte d'aucune publicité sur le blog)
La flèche de Notre-Dame se dresse désormais fièrement au cœur de la capitale, entièrement visible dans le ciel de Paris maintenant que l'échafaudage qui a permis aux charpentiers et couvreurs de la construire a été démonté par les échafaudeurs et les grutiers. Prenez de la hauteur et revivez ces derniers mois, qui ont révélé un chef d'œuvre !
Le pape François appelle la Communauté internationale à prononcer l’interdiction universelle de la Gestation pour autrui (GPA). Il s’est exprimé à l’occasion d’une Conférence internationale, organisée à Rome, en fin de semaine dernière, par des opposants à la GPA, venus de nombreux pays. En effet, depuis quelques années, face au développement exponentiel du marché de la GPA, une contre-offensive s’organise pour obtenir l’abolition de ce qui est dénoncé comme étant une forme d’esclavage moderne et une violation des droits fondamentaux de l’enfant et de la femme.
"Le chemin de la paix passe par le respect de la vie, de toute vie humaine, à commencer par celle de l'enfant à naître dans le ventre de sa mère, qui ne peut être ni supprimée ni transformée en un produit commercial. À cet égard, je considère déplorable la pratique de la gestation pour autrui, qui porte gravement atteinte à la dignité de la femme et de l'enfant et se fonde sur l'exploitation des besoins matériels de la mère. Un enfant est toujours un don et ne fait jamais l'objet d'un contrat. J'appelle donc la communauté internationale à s'engager dans l'interdiction universelle de cette pratique".
Ainsi s’exprime le pape François dans un communiqué de presse du 8 avril 2024, quelques jours avant la tenue d’une Conférence internationale organisée à Rome par des opposants à la GPA de toutes nationalités, les 12 et 13 avril.
Le souverain pontife a d’ailleurs reçu les principaux organisateurs de cette Conférence, et notamment Olivia Maurel, une jeune femme née d’une Gestation pour autrui, et qui milite néanmoins pour l’abolition de cette pratique. Elle a accepté d’accorder une interview à France-Soir, que vous découvrirez en début de semaine prochaine.
La GPA, « en contradiction totale avec la dignité fondamentale de tout être humain »
« Le désir légitime d'avoir un enfant ne peut pas se transformer en un "droit à l'enfant" qui ne respecte pas la dignité de l'enfant lui-même en tant que bénéficiaire du don gratuit de la vie. », avertit le pape François, qui accuse aussi la GPA de porter atteinte « à la dignité de la femme elle-même qui y est contrainte ou qui décide librement de s'y soumettre », cette dernière devenant alors, d’après lui, « un simple moyen asservi au gain arbitraire ou au désir d'autrui ».
« Ceci est en contradiction totale avec la dignité fondamentale de tout être humain et son droit à être toujours reconnu pour lui-même et jamais comme un instrument pour quoi que ce soit d'autre », conclut le Saint-Père.
Avec cette déclaration, le pape François exprime son soutien, et celui de l’Église catholique, au mouvement international qui milite auprès des États pour l’abolition universelle de la GPA. Les arguments de ces militants sont, à peu de chose près, les mêmes que ceux mis en avant par l’Église catholique à travers la voix de son plus haut dignitaire.
Dès 2018, la Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de Substitution (CIAMS), dont France-Soir a reçu une des co-fondatrices, Ana-Luana Stoicea-Deram, alerte sur le fait que « la maternité de substitution fait de l’enfant un produit avec valeur d’échange, de sorte que la distinction entre la personne et la chose s’en trouve annulée. » et qu’elle réduit le corps des femmes à être « une ressource pour l’industrie et les marchés de la reproduction ».
Une centaine d’experts de 75 nationalités différentes, signataires de la déclaration de Casablanca.
Cinq ans plus tard, une centaine d’experts, médecins, psychologues, juristes, intellectuels, de 75 nationalités différentes, exhortent dans une déclaration commune dite « Déclaration de Casablanca », du nom de la ville où elle a été rendue publique le 3 mars 2023, la communauté internationale à prendre toutes les mesures nécessaires « contre la gestation pour autrui dans toutes ses modalités et sous toutes ses formes, qu’elle soit rémunérée ou non ».
Les signataires de cette Déclaration, dont le nombre grossit sans cesse, mettent à la disposition des États une proposition de Convention internationale pour l’abolition universelle de la Gestation pour autrui qu’ils qualifient de fléau dont il faut préserver l’Humanité.
Convention internationale proposée aux États pour l’abolition universelle de la GPA
Les États signataires à la présente Convention,
Conscients
- De la souffrance des personnes qui ne peuvent pas procréer
- De l’attrait exercé par les technologies reproductives
- Et de l’enjeu international d’une protection efficace de la dignité humaine
Convaincus que le contrat par lequel un ou plusieurs commanditaires conviennent avec une femme qu’elle portera un enfant ou plusieurs enfants en vue de leur remise à la naissance, quelles que soient sa dénomination et ses modalités et ci-après désigné comme gestation pour autrui (GPA),
- Porte atteinte à la dignité humaine
- Et contribue à la marchandisation des femmes et des enfants
Condamnent la gestation pour autrui dans toutes ses modalités et sous toutes ses formes, qu’elle soit rémunérée ou non.
S’engagent à lutter contre cette pratique pour protéger et préserver la dignité humaine et les droits des femmes et des enfants, en adoptant des mesures concrètes et, notamment :
- Interdire la GPA sur leur territoire
- Refuser toute valeur juridique aux contrats comportant l’engagement pour une femme de porter et remettre un enfant
- Sanctionner les personnes, physiques ou morales, qui se proposent comme intermédiaires entre les mères porteuses et les commanditaires
- Sanctionner les personnes qui recourent à la GPA sur leur territoire
- Sanctionner leurs ressortissants qui recourent à la GPA en dehors de leur territoire
Pierre Dambleteuse, jeune ingénieur, décide de devenir moine après une grave dépression, catastrophe psychique qui bouleverse sa vie à l'âge de 24 ans. Quatre ans plus tard, il entre à la Grande Chartreuse.A 56 ans, apprenant qu'il est atteint d'une tumeur au cerveau, inopérable, il demande au supérieur du monastère l'autorisation d'écrire un Journal intime. Il lui reste une année à vivre.Ni sombre ni désespéré, ce roman déploie au fil des pages la parole d'un homme se réfugiant dans les mots pour aller au bout de son chemin de vie. Parole se faisant tour à tour méditation sur la foi et contemplation de la beauté du terrestre.
Gérard Vincent , né en 1953 à Boulogne-sur-Mer, a publié à L'Âge d'Homme un récit, L'Incandescence et un essai Sous le soleil noir du temps (Trakl, Mandelstam, Celan). Il est aussi l'auteur d'un Journal, De ton visage et quelques autres lieux, aux éditions du Rocher. Mort d'un chartreux est son premier roman. Il vit à Lyon et à Mens, petit village du Trieves.
Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction réservé pour tout pays
Bienheureuse Mariam de Jésus Crucifié Baouardy (1846-1878)
On connaît de cette attachante carmélite palestinienne, qui vécut plusieurs années en France, huit lévitations dûment attestées ; toutes se produisirent au carmel de Pau, entre le 22 juin 1873 et le 5 juillet 1874. Sans vouloir minimiser le moins du monde sa phénoménologie mystique, il convient de parler plutôt de semi- lévitations, dans la mesure où le soulèvement au-dessus du sol s'effectuait toujours à partir d'un appui, si ténu et dérisoire ce dernier eût-il été :
Mariam lévitait pour aller, tel un oiseau, se poser au sommet des arbres. Le processus en a été très bien observé :
Elle avait saisi l'extrémité d'une petite branche qu'un oiseau aurait fait plier ; et, de là, en un instant, elle avait été enlevée en haut*.
Plus explicite, le père Buzy, premier biographe de la bienheureuse, décrit avec précision le prodige :
Soeur Marie s'élevait au sommet des arbres par l'extrémité des branches : elle mettait son scapulaire dans une main, saisissait de l'autre l'extrémité d'une petite branche, du côté des feuilles, et, en un clin d'oeil, glissait par l'extérieur de l'arbre jusqu 'au sommet. Une fois montée, elle se tenait sur des branches trop faibles pour soutenir normalement une personne de son poids (...) au sommet d'un tilleul, assise à l'extrémité de la plus haute branche qui, normalement, n'aurait pas dû la soutenir. Sa figure était resplendissante. Je l'ai vue redescendre de l'arbre comme un oiseau, de branche en branche, avec beaucoup de légèreté et de modestie**.
Dans ce cas précis, il semble que se soient associées une soudaine et extraordinaire légèreté objective du corps de l'extatique - pour que des rameaux en supportent le poids, celui-ci devait avoir été modifié - et une non moins étonnante vélocité et agilité. De toute façon, les deux phénomènes sont du même ordre que la lévitation stricto sensu.
Dès qu'elle avait repris conscience, Mariam ne se rappelait plus rien - elle se demanda un jour ce que faisait une de ses sandales au faîte d'un arbre, où elle était restée accrochée -, et elle eût été fort en peine de donner de l'événement une autre explication que celle qu'elle énonçait en extase : « L'Agneau m'a tendu les mains ».
*Amédée Brunot, Mariam, la petite Arabe - Soeur Marie de Jésus-Crucifié, Mulhouse, Ed. Salvator, 1981, p. 43.
** Ibid., pp. 43-44
Lire aussi : Le combat spirituel dans la vie de Marie de Jésus crucifié (Étude du père Jean-Claude SAGNE) (Lien)
A la fin de 1772, une frêle silhouette parvient au hameau des Bellon, près d’Artigues (France, Hautes-Pyrénées). Sale, vêtu de guenilles, l'homme a l'air affamé.
S'enfonçant dans une neige profonde qui tombe à gros flocons, il frappe aux portes pour qu'on lui offre un peu de pain. Personne ne semble y consentir.
Soudain, un chien de berger accourt vers lui, lui lèche la main, repart vers une maison proche et gratte à la porte. Un homme ouvre et aperçoit le pauvre hère. Il le reçoit.
Le propriétaire du chien s'appelle Estienne Bellon. Il offre au vagabond un souper et la chaleur d'un feu de cheminée, puis propose à son invité de passer la nuit au chaud dans sa petite maison.
Au matin, avant de repartir dans un froid glacial, le saint veut remercier Estienne. Celui-ci lui répond immédiatement de ne pas s'en faire et de prier pour lui et les siens.
Benoît le fixe alors intensément et lui dit : « Oui, ce sera fait, et dès aujourd'hui Dieu te confères le don de guérir. Ce don passera à l’aîné de tes descendants mâles jusqu’à la septième génération. »
Depuis lors, les Bellon ont fait des merveilles de père en fils, sans demander un sou aux malades venant à eux.
Cette aventure a pris fin en 1959, lorsque Etienne Bellon, septième descendant, est mort sans héritier !
Le pape Pie IX a béatifié Benoît-Joseph Labre en 1860. Son successeur, Léon XIII, l'a inscrit au catalogue des saints en 1881.
S. Solassol, Un Mendiant au siècle de Voltaire, saint Benoît Labre, Cocharaux, 1867 ; Yves-Marie Hilaire, Benoît Labre, errance et sainteté. Histoire d'un culte, 1783-1983, Paris, Le Cerf, 1984.
Lors d’une allocution prononcée devant des dirigeants de l’Église au Cameroun la semaine dernière, le cardinal Robert Sarah a déclaré qu’un sous-groupe de dirigeants d’Église s’était rangé du côté des valeurs modernes sous le nom d’une « culture contemporaine » similaire au paganisme.
Le cardinal, qui s’adressait aux membres de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC) le 9 avril, a déclaré que l’Église faisait face à ce qu’il a décrit comme un « athéisme pratique« .
« De nombreux prélats occidentaux sont paralysés par l’idée de s’opposer au monde. Ils rêvent d’être aimés par le monde ; ils ont perdu le désir d’être un signe de contradiction« , a déploré le cardinal guinéen lors de son allocution devant les membres de la CENC le deuxième jour de leur 49e Assemblée plénière à la tête de la CENC à Mvolyé dans l’archidiocèse de Yaoundé.
« Je crois que l’Église de notre temps est tentée par l’athéisme« , a-t-il déclaré.
« Pas un athéisme intellectuel, mais cet état d’esprit subtil et dangereux : l’athéisme fluide et pratique. Ce dernier est une maladie dangereuse, même si les premiers symptômes semblent bénins.«
« Nous devons en être conscients ; cet athéisme fluide traverse les veines de la culture contemporaine. Il ne dit jamais son nom mais s’infiltre partout, même dans le discours ecclésial. Son premier effet est un certain engourdissement de la foi. Il anesthésie notre capacité à réagir, à reconnaître l’erreur et le danger ; il s’est répandu dans l’Église« , a-t-il déclaré.
En substance, l’athéisme fluide et pratique, a déclaré Sarah, cherche « un compromis entre la vérité et le mensonge. C’est la tentation majeure de notre temps.«
Le cardinal, qui jusqu’à sa retraite en février 2021 occupait le poste de préfet de la Congrégation (maintenant Dicastère) du Vatican pour le culte divin et la discipline des sacrements, a déploré que des dirigeants d’Église aient laissé de la place au vice de « l’athéisme fluide et pratique« .
« Nous sommes tous coupables d’accommodement, de complicité avec ce grand mensonge qui est l’athéisme fluide et pratique« , a-t-il déclaré.
« Nous prétendons être des croyants chrétiens et des hommes de foi ; nous célébrons des rites religieux, mais en fait, nous vivons comme des païens et des incroyants.«
Selon Sarah, « l’athéisme fluide et pratique est insaisissable et glissant. Si vous l’attaquez, il vous enlacera dans ses compromis subtils. C’est comme une toile d’araignée – plus vous vous débattez contre lui, plus il vous enserre étroitement. L’athéisme fluide et pratique est le piège ultime du tentateur de Satan.«
Il a déploré « la discorde et la méfiance« , affirmant que ces vices sont « partout » dans l’Église.
« L’athéisme fluide et pratique vit et se nourrit de toutes nos petites faiblesses, de tous nos renoncements et compromis avec son mensonge.Nous n’avons pas besoin de créer des partis dans l’Église ; nous n’avons pas besoin de nous proclamer les sauveurs de telle ou telle institution. Tout cela contribuerait au jeu de l’adversaire. Mais chacun de nous peut décider aujourd’hui : Le mensonge de l’athéisme ne passera plus par moi ; Je ne renonce plus à la lumière de la foi ; Je ne permets plus, par commodité, paresse ou conformisme, de permettre à la lumière et à l’obscurité de cohabiter en moi« , a-t-il déclaré.
Le cardinal de 78 ans a poursuivi en se référant à la décision d’embrasser la lumière de la foi : « Si tout le monde décidait humblement de le faire, le système de mensonges s’effondrerait de lui-même, car sa seule force est la place que nous lui donnons en nous.Garder l’esprit de la foi, c’est renoncer à tout ce qui la compromet, refuser de voir les choses sous un autre angle que par la foi. Cela signifie garder notre main dans la main de Dieu. Je crois profondément que c’est la seule source possible de paix et de douceur« , a déclaré le cardinal.
« Garder notre main dans la main de Dieu est la garantie d’une vraie bienveillance sans complaisance, d’une vraie douceur sans couardise, d’une vraie force sans violence« , a-t-il poursuivi.
Sarah a également déploré « l’amertume et le parti pris » qui, selon lui, ont « envahi » l’Église.
« Seul l’esprit de foi peut constituer la base d’une bienveillance fraternelle authentique. Le monde meurt, rongé par les mensonges et la rivalité. Seul l’esprit de foi peut lui apporter la paix« , a déclaré Sarah.
Le 4 avril, Sarah a appelé les fidèles laïcs du diocèse camerounais d’Obala à faire de la prière une priorité dans leurs tâches quotidiennes. Le lendemain, le 5 avril, il a présidé l’ordination presbytérale de 12 hommes, qu’il a encouragés à vivre leur vocation sacerdotale avec une attention particulière à leur troupeau.
Le cardinal Sarah a également encouragé les évêques catholiques d’Afrique à défendre vigoureusement la foi catholique et à exprimer leur opposition aux défenseurs de « cultures particulières » lors de la session d’octobre du Synode sur la synodalité en cours. Le cardinal Sarah a exprimé son inquiétude face à l’influence de la « culture contemporaine » sur l’Église, qu’il considère comme similaire au paganisme et comme un défi à l’orthodoxie catholique.
Il a mis en garde contre ce qu’il appelle l’ « athéisme pratique« , qui, selon lui, s’est infiltré dans la pensée et la pratique ecclésiale. Le cardinal a également critiqué les dirigeants d’Église qui, selon lui, cherchent à plaire au monde plutôt qu’à défendre la vérité de l’Évangile. Il a encouragé les croyants à rester fidèles à leur foi, même si cela signifie s’opposer à la culture dominante.
Le cardinal Sarah a conclu en appelant les croyants à garder leur main dans la main de Dieu, ce qui, selon lui, est la source de la vraie bienveillance, de la douceur, de la force et de la paix. Il a également déploré l’amertume et le parti pris qui, selon lui, ont envahi l’Église.
Le message du cardinal Sarah est un appel à la fidélité à la foi catholique dans un monde qui, selon lui, est de plus en plus hostile à l’Évangile. Il met en garde contre les dangers de la « culture contemporaine » et de l' »athéisme pratique », et encourage les croyants à rester fidèles à leur foi, même si cela signifie s’opposer à la culture dominante.
Cet article a été publié originellement et en anglais par le Catholic World Report (Lien de l’article). Il est republié et traduit avec la permission de l’auteur.
MARIE-BERNARDE SOUBIROUS, connue aussi comme SAINTE BERNADETTE (en religion sœur Marie-Bernard), née le 7 janvier 1844 à Lourdes et MORTE le 16 AVRIL 1879 à Nevers, est une jeune fille française qui affirma avoir été témoin de dix-huit apparitions mariales (l'apparition s'y serait présentée comme l'Immaculée Conception, confirmant le dogme défini en 1854 mais que Bernadette ignorait) à la grotte de Massabielle entre le 11 février et le 16 juillet 1858. Devenue religieuse, elle est canonisée en 1933.
Bernadette restait prudente pour désigner l'objet de sa vision, employant surtout, dans sa langue qui était le gascon de Bigorre, les pronoms démonstratifs « aquerò » prononcé [akeˈrɔ] (c'est-à-dire « cela ») ou « aquèra » prononcé [aˈkɛra] (c'est-à-dire « celle-ci »). Elle ne dira pas avoir vu la Vierge avant d'affirmer l'avoir entendue dire « Que soy era Immaculada Councepciou », c'est-à-dire « Je suis l'Immaculée Conception ». Au cours d’une de ses apparitions, Bernadette a creusé le sol pour y prendre de l’eau. L’eau de cette source est rapidement réputée miraculeuse et il commence à être question de guérisons. S'en tenant à ce qu'elle avait vu et entendu, Bernadette niera avoir été témoin de guérisons ou y avoir contribué : « On m'a dit qu'il y avait eu des miracles, mais à ma connaissance, non », déclare-t-elle en septembre 1858.
Dans un contexte post-révolutionnaire de vives polémiques sur les questions religieuses, et quelques années après les apparitions mariales de la rue du Bac et de La Salette, celles de Lourdes suscitent un engouement populaire important et croissant. La presse nationale commence à s'y intéresser, durant l'été 1858, notamment avec la publication, par Louis Veuillot, d'un article très remarqué dans L’Univers du samedi 28 août 1858. Le préfet des Hautes-Pyrénées, suivant les consignes du ministère des Cultes, maintient une interdiction d'accès à la grotte jusqu'en octobre 1858, tandis qu'une commission d’enquête, mise en place par l'évêque de Tarbes, en juillet 1858, se prononce en faveur de ces apparitions en 1862. L’aménagement de la grotte et la construction d’une basilique sur le rocher qui la surplombe commencent alors.
En l'espace de quelques mois, Bernadette Soubirous, alors âgée de 14 ans, est devenue une célébrité internationale, tandis que la vie dans cette bourgade des Pyrénées commence à être transformée par l'affluence de pèlerins, de curieux et de journalistes. Entre 1858 et 1866, Bernadette continue de vivre à Lourdes, où sa situation devient, cependant, de moins en moins tenable. Sans cesse sollicitée, tout en refusant de percevoir quoi que ce soit en rapport avec les apparitions ou sa célébrité, elle se pose la question d’une vie religieuse. En 1864, suivant la recommandation de l'évêque de Nevers, elle se décide à entrer chez les sœurs de la Charité. Deux ans plus tard, alors que la construction de la basilique est en cours, Bernadette a 22 ans et quitte Lourdes pour entrer au couvent Saint-Gildard, à Nevers. Elle y mène treize années d'une vie de « religieuse ordinaire », ayant néanmoins la particularité de recevoir la visite de nombreux évêques, parmi ceux qui souhaitent se faire une opinion sur elle et sur les apparitions. Souvent malade et de santé fragile, elle est employée à l'infirmerie quand elle n'y est pas soignée. Elle fait ses vœux perpétuels en 1878, puis meurt d'une pneumonie le 16 avril 1879, à l'âge de 35 ans.
En 1868, paraît le livre de Henri Lasserre, intitulé Notre-Dame de Lourdes, qui connaît un grand succès et est traduit en 80 langues. En 1869, le pape Pie IX écrit une lettre à l'auteur pour l'en féliciter, reconnaissant ainsi implicitement ces apparitions. À la fin du xixe siècle, la foule qui afflue à Lourdes attire l'attention de plusieurs intellectuels. Parmi eux, Émile Zola (Lourdes), Joris-Karl Huysmans (Les Foules de Lourdes), François Mauriac (Les Pèlerins de Lourdes) ou encore Paul Claudel. L'ensemble des archives et des témoignages sur Bernadette Soubirous fait l'objet d'un travail de recensement et d'édition critique par le père René Laurentin, dans les années 1960-1970.
Bernadette Soubirous est béatifiée le 14 juin 1925, puis canonisée le 8 décembre 1933 en la fête de l'Immaculée Conception par le pape Pie XI. Sa fête est commémorée le 18 février (jour de la 3e apparition, une semaine après Notre-Dame de Lourdes), et le 16 avril selon le Martyrologe romain[9].
Dans le petit carnet intime de Bernadette de Lourdes, on retrouve des notes, telle celle-ci à la Vierge Marie : « Ô ma Mère, prenez mon cœur et enfoncez-le dans le cœur de mon Jésus ».
Elle écrit encore dans son carnet : « L'important n'est pas de faire beaucoup, mais de bien faire ». Tous ses actes en seront le témoignage. Trente ans avant Thérèse de l'Enfant Jésus, cette pratique de l'amour dans les occupations les plus quotidiennes, si elle est depuis toujours recommandée à la vie chrétienne, n'est pas le canon le plus reconnu de la sainteté, et le comportement de Bernadette a souvent dérouté ceux qui la rencontraient, parfois même jusqu'à ses supérieures.
Pour l'une d'elles qui, agacée par la simplicité un peu fruste, l’ absence de mysticisme et l’espièglerie peu dévote de Bernadette, refuse de croire que la Mère de Dieu ait pu la choisir et lui demande une preuve, Bernadette soulève un pan de sa robe/son habit ?, révélant la plaie de son genou [tuberculose cutané malgré laquelle elle travaille] et répond : « Ceci, peut-être ». Son interlocutrice en sera bouleversée.
L'année 1879, la dernière de sa vie terrestre, sera très dure. À la souffrance physique s'ajoute celle de la nuit de la foi. Comme quelques années plus tard la carmélite de Lisieux, Bernadette va connaître les affres du doute intérieur. De cette épreuve d'amour pur, elle triomphera avec toute la force de sa volonté tendue dans une foi aveugle, s'enfermant dans le sein de Marie, se reposant coûte que coûte sur le cœur de Jésus, demandant sa grâce pour rester fidèle.